Une vieille maîtresse de Catherine Breillat

 

Ebouriffant, ce film est juste ébouriffant. Qui a dit que notre cinéma national n’a rien à raconter ? En voilà une histoire, une vraie histoire qui, bon convenons-en, aurait pu être digne de la bibliothèque rose si elle n’était pas incarnée par des acteurs aussi inspirés (fascinante  Asia Argento, incroyable Fu’Ad Ait Aattou) … Mais la passion peut être racontée sans devenir nunuche pour autant, quand elle est montrée dans toute sa plénitude dévastatrice, son ambivalence, sa cruauté autodestructrice.

 

Ici, Sade rejoint Masoch dans un tourbillon délicieusement suranné, les acteurs surjouent, en font des tonnes et on y croit ! Asia Argento est divine dans son rôle de Maja andalouse, son partenaire semble tout droit sorti de l’imaginaire romantique du XIXème… Ce romantisme qu’on considérait avec un petit sourire au coin des lèvres, est ressuscité dans notre XXIème siècle bien à nous. Heureusement que ça n’est qu’une fiction, car la comparaison des mœurs, ça fait toujours un peu honte, croyez moi.

 

La réalisation, le dosage des lumières sont par ailleurs très réussis : certaines scènes semblent tout droit sortie parfois d’un Goya, parfois d’un Vermeer et même d’un Delacroix dans les scènes en Algérie. Ca donne un aspect pictural au film qui n’est pas du tout déplaisant, on passe d'un cadre à l’autre comme d’un tableau à l’autre. C’est un régal pour les yeux en plus de renforcer l’intensité dramatique des personnages.

 

 

Alors voilà, foncez, il ne faut pas bouder son plaisir à plonger dans cette mare bouillonnante de sentiments idéalisés. Ce film est décomplexé, jubilatoire de la première à la dernière scène et en plus c’est du cinéma français, rendez vous compte un peu.

 

 

 

 

 

 

 

 

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